La Cavaliere: Oeuvres de Paul Feval Soigneusement Revues Et Corrigees (French Edition) by Paul Feval & Feval-p

La Cavaliere: Oeuvres de Paul Feval Soigneusement Revues Et Corrigees (French Edition) by Paul Feval & Feval-p

Auteur:Paul Feval & Feval-p [Feval, Paul & Feval-p]
La langue: fra
Format: epub
Tags: Roman Historique
ISBN: 9782011871862
Amazon: 2011871867
Éditeur: HACHETTE LIVRE-BNF
Publié: 2013-02-24T23:00:00+00:00


CHAPITRE X

OU LE FATOUT ET LA DEMOISELLE

SE FACHENT TOUT ROUGE

Hélène resta un instant comme écrasée. Puis, tout son corps eut des tressaillements, et sa poitrine fut soulevée par un spasme.

Nicaise la regardait avec une sévérité mêlée de pitié.

— Demoiselle, dit-il après un assez long silence et d’une voix où tout son pauvre cœur tremblait, vous avez été pour épouser cet homme-là. Est-ce que vous l’aimez encore ?

Hélène garda le silence. Nicaise ne parla plus.

Ce fut seulement après une longue minute que la grande fille se découvrit le visage. Nicaise vit qu’elle avait pleuré.

— Tu es un méchant ou un fou, dit-elle, et je suis folle moi-même d’écouter les propos de quelqu’un comme toi !

— Demoiselle… voulut dire Nicaise.

— Et quand je l’aimerais ! fit-elle éclatant comme une bombe. Faudrait-il t’en demander la permission, valet ? Quand je l’aimerais, jour de Dieu ! ne suis-je pas ma maîtresse ? Il ne m’a pas trompée, entends-tu ? L’argent est de l’argent, puisque tu l’as dit. Il s’est retiré parce que l’argent que j’avais n’était plus là. J’aurais fait comme lui. Lui assassin ! M. Ledoux ! Tu me fais rire, entends-tu ! Un assassin aurait fini la noce ou se serait enfui. Lui est venu devant tout le monde. Et n’as-tu pas vu son habit de marié, si net et si propre ? Celui qui a tué le bonhomme n’avait plus de manches à son pourpoint ; les ongles allaient jusqu’à l’os. Lui, un assassin ! Lui, qui m’a donné de l’argent ! Lui, qui m’a donné mon brevet ! Lui, mon bienfaiteur ! Tu es un fou et tu es un méchant. Écoute. Je l’aurais là endormi devant moi, moi qui cherche toujours, comme une louve, moi qui tâterais le bras du régent, pour savoir… tu entends bien, je l’aurais là, devant moi, endormi, M. Ledoux, que je ne lèverais pas sa manche, pour voir que tu as dit faux, menteur !

Nicaise était simple, c’est vrai, mais il avait passé toute sa vie à étudier Hélène Olivat en l’aimant. Il savait que rien ne pouvait contre ses emportements ni contre ses obstinations.

— N’en parlons plus, demoiselle, dit-il avec un calme qui sembla singulier à Hélène elle-même.

— Ça ne suffit pas, répliqua-t-elle, essayant de raccrocher sa colère à quelque chose. Mon drôle, tu demanderas pardon à M. Ledoux !

— Je ferais bien davantage encore, demoiselle Hélène, répondit-il gravement, pour vous prouver comme je vous aime.

— Allons ! murmura la grande fille s’apaisant tout à coup. Vous êtes jaloux de lui, tous tant que vous êtes, et c’est peine perdue, allez ! Il ne songe guère à moi. C’est un grand seigneur maintenant…

— Tu vas finir, toi ! reprit-elle, remarquant le sourire amer qui était autour des lèvres du fatout. Tu as des airs, ce soir, à te faire mettre à la porte !

Nicaise redevint sérieux. Elle poursuivit :

— En un mot comme en mille, je te défends de me reparler jamais de M. Ledoux ! Jamais, entends-tu ?

— Oui, demoiselle.

— À moins que tu n’aies envie de changer de condition. Tu es libre !

— Demoiselle, répondit Nicaise dont la voix s’altéra, je comptais bien vivre et mourir



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